CASE

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Case Name

CA Paris, 5 juillet 2013, No de RG 13-11509

INCADAT reference

HC/E/FR 1221

Court

Country

FRANCE

Name

Cour d'appel de Paris, Pôle 1, chambre 1

Level

Appellate Court

Judge(s)
Acquaviva (président), Dannenberger (président, magistrat déléguée à la protection de l'enfance), Guihal (conseillère)

States involved

Requesting State

PORTUGAL

Requested State

FRANCE

Decision

Date

5 July 2013

Status

Subject to appeal

Grounds

Rights of Custody - Art. 3 | Grave Risk - Art. 13(1)(b) | Procedural Matters

Order

Appeal dismissed, return ordered

HC article(s) Considered

3 13(1)(b)

HC article(s) Relied Upon

3 13(1)(b)

Other provisions
Brussels IIa Regulation (Council Regulation (EC) No 2201/2003 of 27 November 2003); French Civil Code
Authorities | Cases referred to

-

Published in

-

INCADAT comment

Exceptions to Return

General Issues
Impact of Convention Proceedings on Siblings and Step-Siblings
Grave Risk of Harm
French Case Law

SUMMARY

Summary available in EN | FR

Facts

The case concerned a girl born in Portugal in 2010 to French married parents. The father had also adopted another child of the mother from a previous marriage. In the summer of 2012, the mother travelled to France on holiday with the two children. They did not return to Portugal.

The mother petitioned for divorce in France, and the father in Portugal. On 6 June 2013, the competent judge at first instance (the family judge of the Regional Court (Tribunal de Grande Instance) of Paris) found the removal to be wrongful and ordered the child's return. The mother appealed.

Ruling

Appeal dismissed; return ordered. The removal was wrongful and none of the exceptions raised was applicable.

Grounds

Rights of Custody - Art. 3


The Court of Appeal, having regard to Article 3 of the 1980 Hague Child Abduction Convention, Article 2(11) of the Brussels IIa Regulation (Council Regulation (EC) No 2201/2003 of 27 November 2003) and Article 372 of the French Civil Code (applicable owing to the conflict of laws rule under Article 3 of the Civil Code), ruled that by removing the child unilaterally from her habitual residence in Portugal without the father's consent, whereas parental authority was joint, the mother had removed the child wrongfully.

The Court added that it was immaterial that the Portuguese authorities had considered that the criminal offence of fraudulent child abduction had not been committed.

Grave Risk - Art. 13(1)(b)


The mother's justification for her decision was the bitter brutality of her husband, of whom she said she was afraid, and whom she accused of having attempted, by violence and with the assistance of third-party accomplices, to abduct the child to Portugal, thereby allegedly causing the child mental trauma.

She also added that the child's return to Portugal would be contrary to her best interests since it would result in a sudden separation from her half-brother.

The Court, on the first point, noted that a psychologist had indeed referred to the great difficulty for the child of being separated from her mother, but considered that "it [could] not be inferred that the child, necessarily disturbed by this conflict between parents," would be exposed in the event of return to a grave risk of danger or an intolerable situation "whereas it [was neither] claimed nor [proved] that the father was unable to perform his educational tasks".

The Court added that the Portuguese welfare enquiry had shown "that the father [was] able to fulfil his parental obligations and to receive the child in an appropriate manner".

The Court ruled, on the second point, that if the mother chose to remain in France with her first child, the children's separation was "not such as to expose the [younger], having regard to her age, to a major risk of mental disturbance". The return order was accordingly upheld.

Procedural Matters


As the child was very young, she was not heard. Costs were awarded against the mother.

Author of the summary: Aude Fiorini

INCADAT comment

Impact of Convention Proceedings on Siblings and Step-Siblings

Preparation of INCADAT commentary in progress.

French Case Law

The treatment of Article 13(1) b) by French courts has evolved, with a permissive approach being replaced by a more robust interpretation.

The judgments of France's highest jurisdiction, the Cour de cassation, from the mid to late 1990s, may be contrasted with more recent decisions of the same court and also with decisions of the court of appeal. See:

Cass. Civ. 1ère 12 juillet 1994, Rev. Crit. 84 (1995), p. 96 note H. Muir Watt ; JCP 1996 IV 64 note Bosse-Platière, Defrénois 1995, art. 36024, note J. Massip [INCADAT cite: HC/E/FR 103];

Cass. Civ. 1ère 21 novembre 1995 (Pourvoi N° 93-20140), [INCADAT cite: HC/E/FR 514];

Cass. Civ. 1ère 22 juin 1999, (N° de pourvoi : 98-17902), [INCADAT cite: HC/E/FR 498];

And contrast with:

Cass. Civ. 1ère 25 janvier 2005 (N° de pourvoi : 02-17411), [INCADAT cite: HC/E/FR 708];

Cass. Civ. 1ère 14 juin 2005 (N° de pourvoi : 04-16942), [INCADAT cite: HC/E/FR 844];

Cass. Civ 1ère 13 juillet 2005 (N° de pourvoi : 05-10519), [INCADAT cite: HC/E/FR 845];

CA. Amiens 4 mars 1998, n°5704759, [INCADAT cite: HC/E/FR 704];

CA. Grenoble 29 mars 2000 M. c. F., [INCADAT cite: HC/E/FR 274];

CA. Paris 7 février 2002 (N° de pourvoi : 2001/21768), [INCADAT cite: HC/E/FR 849];

CA. Paris, 20/09/2002 (N° de pourvoi : 2002/13730), [INCADAT cite: HC/E/FR 850];

CA. Aix en Provence 8 octobre 2002, L c. Ministère Public, Mme B. et Mesdemoiselles L. (N° de rôle 02/14917) [INCADAT cite: HC/E/FR 509];

CA. Paris 27 octobre 2005, 05/15032 [INCADAT cite: HC/E/FR 814];

Cass. Civ. 1ère 14 décembre 2005 (N° de pourvoi :05-12934) [INCADAT cite: HC/E/FR @889@];

Cass. Civ. 1ère 14 November 2006 (N° de pourvoi : 05-15692) [INCADAT cite: HC/E/FR @890@].

Recent examples where Article 13(1) b) has been upheld include:

Cass. Civ. 1ère 12 Décembre 2006 (N° de pourvoi : 05-22119) [INCADAT cite: HC/E/FR @891@];

Cass. Civ. 1ère 17 Octobre 2007 [INCADAT cite: HC/E/FR @946@]. 

The interpretation given by the Cour d'appel de Rouen in 2006, whilst obiter, does recall the more permissive approach to Article 13(1) b) favoured in the early 1990s, see:

CA. Rouen, 9 Mars 2006, N°05/04340 [INCADAT cite: HC/E/FR @897@].

Faits

L'affaire concernait une enfant née en 2010 au Portugal de deux parents français mariés. Le père avait par ailleurs adopté un autre enfant de la mère né d'un précédent lit. À l'été 2012, la mère vint passer des vacances en France avec les deux enfants. Ils ne rentrèrent pas au Portugal.

La mère demanda le divorce en France et le père au Portugal. Le 6 juin 2013, le juge de première instance compétent (juge aux affaires familiales du TGI de Paris) constata l'illicéité du déplacement et ordonna le retour de l'enfant. La mère interjeta appel.

Dispositif

Recours rejeté ; retour ordonné. Le déplacement était illicite et aucune des exceptions invoquées ne s'appliquait.

Motifs

Droit de garde - art. 3

La Cour d'appel, considérant l'article 3 de la Convention de La Haye de 1980 sur l'enlèvement d'enfants, l'article 2(11) du Règlement Bruxelles II bis (Règlement (CE) No 2201/2003 du Conseil du 27 novembre 2003) et l'article 372 du Code civil français (applicable du fait de la règle de conflit de lois de l'article 3 du Code civil), indiqua qu'en déplaçant l'enfant de manière unilatérale de sa résidence habituelle au Portugal sans l'accord du père alors que l'autorité parentale était conjointe, la mère avait déplacé illicitement l'enfant.

La Cour ajouta qu'il n'importait pas que les autorités portugaises aient considéré que le délit de soustraction frauduleuse d'enfant n'était pas constitué.

Risque grave - art. 13(1)(b)

La mère justifiait sa décision par la brutalité haineuse de son mari dont elle disait avoir peur et qu'elle accusait d'avoir tenté avec violence et avec la complicité de tiers d'enlever l'enfant pour le ramener au Portugal, ce qui aurait traumatisé l'enfant.

Elle indiquait par ailleurs que le retour de l'enfant au Portugal serait contraire à son intérêt dans la mesure où il conduirait à une séparation brutale de son demi-frère.

La Cour observa sur le premier point qu'un psychologue avait effectivement fait état de la grande difficulté de l'enfant à se séparer de sa mère, mais estima « qu'il ne [pouvait] s'en déduire que l'enfant, nécessairement perturbée par le conflit parental, » serait exposée en cas de retour à un risque grave de danger ou de situation intolérable « alors qu'il [n'était ni] soutenu ni [démontré] que le père serait inapte à assumer ses tâches éducatives ».

La Cour ajouta que l'enquête sociale portugaise avait montré « que le père [était] en mesure de remplir ses obligations parentales et d'accueillir l'enfant dans de bonnes conditions ».

La Cour décida, quant au deuxième point, que si la mère choisissait de rester en France avec son premier enfant, la séparation des enfants n'était « pas de nature à exposer la [cadette], au regard de son âge, à un risque majeur de perturbation psychologique ». Par suite, l'ordonnance de retour fut confirmée.

Questions procédurales

L'enfant étant très jeune, il ne fut pas auditionné. La mère fut condamnée aux dépens.

Auteur du résumé : Aude Fiorini

Commentaire INCADAT

Impact de la Convention sur la fratrie, les demi-frères et les demi-sœurs

Résumé INCADAT en cours de préparation.

Jurisprudence française

Le traitement de l'article 13(1) b) a évolué. L'interprétation permissive initialement privilégiée par les cours a fait place à une interprétation plus stricte.

Les jugements de la plus haute juridiction française, la Cour de cassation, rendus du milieu à la fin des années 1990 contrastent avec la position des juridictions d'appel et des arrêts de cassation plus récents. Voir :

Cass. Civ. 1ère 12 juillet 1994, Rev. Crit. 84 (1995), p. 96 note H. Muir Watt ; JCP 1996 IV 64 note Bosse-Platière, Defrénois 1995, art. 36024, note J. Massip [Référence INCADAT : HC/E/FR 103] ;

Cass. Civ. 1ère 21 novembre 1995 (Pourvoi N° 93-20140), [Référence INCADAT : HC/E/FR 514] ;

Cass. Civ. 1ère 22 juin 1999, (N° de pourvoi : 98-17902), [Référence INCADAT : HC/E/FR 498] ;

Et comparer avec:

Cass. Civ. 1ère 25 janvier 2005 (N° de pourvoi : 02-17411), [Référence INCADAT : HC/E/FR 708] ;

Cass. Civ. 1ère 14 juin 2005 (N° de pourvoi : 04-16942), [Référence INCADAT : HC/E/FR 844] ;

Cass. Civ. 1ère 13 juillet 2005 (N° de pourvoi : 05-10519), [Référence INCADAT : HC/E/FR 845] ;

CA. Amiens 4 mars 1998, n°5704759, [Référence INCADAT : HC/E/FR 704] ;

CA. Grenoble 29 mars 2000 M. c. F., [Référence INCADAT : HC/E/FR 274] ;

CA. Paris 7 février 2002 (N° de pourvoi : 2001/21768), [Référence INCADAT : HC/E/FR 849] ;

CA. Paris, 20/09/2002 (N° de pourvoi : 2002/13730), [Référence INCADAT : HC/E/FR 850] ;

CA. Aix en Provence 8 octobre 2002, L c. Ministère Public, Mme B. et Mesdemoiselles L. (N° de rôle 02/14917) [Référence INCADAT : HC/E/FR 509] ;

CA. Paris 27 octobre 2005, 05/15032 [Référence INCADAT : HC/E/FR 814] ;

Cass. Civ. 1ère 14 décembre 2005 (N° de pourvoi : 05-12934) [Référence INCADAT : HC/E/FR @889@] ;

Cass. Civ. 1ère 14 November 2006 (N° de pourvoi : 05-15692) [Référence INCADAT : HC/E/FR @890@].

Pour des exemples récents où le retour a été refusé sur le fondement de l'article 13(1) b) :

Cass. Civ. 1ère 12 Décembre 2006 (N° de pourvoi : 05-22119) [Référence INCADAT : HC/E/FR @891@] ;

Cass. Civ. 1ère 17 Octobre 2007 [Référence INCADAT : HC/E/FR @946@]. 

L'interprétation donnée à l'article 13(1) b) par la Cour d'appel de Rouen en 2006, quoique simplement obiter, rappelle l'interprétation permissive qui était constante au début des années 1990. Voir :

CA. Rouen, 9 Mars 2006, N°05/04340 [Référence INCADAT : HC/E/FR @897@].