AFFAIRE

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Nom de l'affaire

Bianchi v. Switzerland, Application No. 7548/04

Référence INCADAT

HC/E/CH 869

Juridiction

Nom

Cour européenne des Droits de l'Homme

Degré

Cour européenne des droits de l’homme (CourEDH)

États concernés

État requérant

Italie

État requis

Suisse

Décision

Date

22 June 2006

Statut

Définitif

Motifs

Objectifs de la Convention - Préambule, art. 1 et 2 | Questions procédurales

Décision

-

Article(s) de la Convention visé(s)

-

Article(s) de la Convention visé(s) par le dispositif

-

Autres dispositions
Arts 6 and 8 CEDH
Jurisprudence | Affaires invoquées

-

Publiée dans

-

INCADAT commentaire

Relation avec d’autres instruments internationaux et régionaux et avec le droit interne

Convention européenne des Droits de l’Homme (CEDH)
Jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l'Homme (CourEDH)

RÉSUMÉ

Résumé disponible en EN | FR | ES

Facts

The application related to a boy born in November 1999. He lived in Italy with his parents until they separated in June 2002 and he was removed to Switzerland by his mother. In September 2002 the father petitioned the Swiss authorities for the return of his son. Following a series of hearings which culminated in a judgment of the Federal Supreme Court in April 2003 the boy and mother returned to Italy.

In December 2003 during a contact visit the mother took the child back to Switzerland. On 6 January 2004 the father filed a return petition with the court of first instance in Willisau. On 28 January the father filed a criminal complaint which resulted in the mother receiving a 300 SFr (€191) fine.

On 21 February the father filed a petition with the European Court of Human Rights. On 3 May the Willisau court refused to order the return of the child finding that the child did not want to go back to Italy and that he had stronger links with the mother than the father On 12 July a court of appeal in Lucerne overturned the order of the Willisau court and ordered that the child be returned to Italy before 31 July.

On 30 July the mother's lawyer announced that the mother would not hand over the child or permit any further contact with the father until a challenge to the Federal Supreme Court had been heard. On 2 August the father contacted the prefecture in Willisau to have the decision of 12 July enforced.

On 10 August the prefecture ordered the local police to question the mother and to ascertain the circumstances surrounding the abduction. On 15 August the mother visited the local police station alone. She refused to divulge the child's location and stated that she could be contacted through her lawyer. The police did not detain her.

In September an arrest warrant was issued against the mother. Form 6 September surveillance measures commenced against the mother, members of the matrimonial family and connected people. On 15 October the Federal Supreme Court rejected the mother's challenge finding that the child did not face a grave risk of harm if returned [INCADAT Reference: HC/E/CH 793].

On 24 January 2006 the mother requested the revision of the Federal Supreme Court decision of October 2004 and petitioned for legal aid. On 15 February the court of appeal in Lucerne struck out this request. On 12 April a challenge to the Federal Supreme Court was similarly rejected [INCADAT Reference: HC/E/CH 840]. The location of the child remains unknown.

Ruling

The Court ruled unanimously that Switzerland had breached Article 8 of the ECHR in failing to take adequate measures to give effect to the aims and objectives of the 1980 Hague Convention in the eight months following the abduction. The Court also made an award of compensation to the father under Article 41 of the ECHR.

Grounds

Aims of the Convention - Preamble, Arts 1 and 2

The Court held that the Preamble of the 1980 Convention, considered in the light of Article 7 of that instrument and the non-exclusive list of measures to be taken by States to ensure the return of children, should be seen as constituting the aims and objectives of the instrument, in accordance with Article 31(1) of the Vienna Convention on the Law of Treaties. The Court further recalled that the adequacy of a measure was also to be judged by the rapidity with which it was put into effect and that measures relative to the attribution of parental authority, including the enforcement of decisions, should be treated with expedition. This was necessary for the passsage of time could have irredeemable consequences for the relationship between a child and an absent parent.

Procedural Matters

The Court was extremely critical of the manner in which the court of first instance at Willisau had responded to the initial application and had then decided the case. The Court questioned whether it had been appropriate to open a new procedure given the ruling of the Federal Supreme Court following the initial removal in April 2003. The four month delay which elapsed between the Willisau court being seised and the judgement was deemed not to be in accordance with the requirements of Article 11 of the Hague Convention. Furthermore the decision making in up-holding the Article 13 exception was called into question. The Court noted that many steps had been taken to discover the whereabouts of the child from September 2004 onwards, however, the Court expressed its surprise at the events of 15 August 2004 when the mother had presented herself at a local police station and was allowed to leave after announcing she would not disclose the location of the child. The Court held that the passivity of the Swiss authorities from the time of the abduction until 15 August 2004 did not accord with the aims and objectives of the Hague Convention and had led to the rupture of the relationship between the father and his son. For this reason there had been a breach of Article 8 of the ECHR. DAMAGES The father was awarded €15000 in respect of non-pecuniary damage and €5000 in respect of costs and expenses.

INCADAT comment

A summary of the first Tribunal fédéral decision, of 15 October 2004 may be found at: [INCADAT Reference : HC/E/CH 793]. A summary of the second Tribunal fédéral decision, of 12 April 2006 may be found at: [INCADAT Reference: HC/E/CH 840].

European Court of Human Rights (ECrtHR) Judgments

Faits

L'enfant en cause était né en 1999. Les parents étaient mariés et la famille vivait en Italie. En juin 2002, la mère emmena l'enfant en Suisse et refusa de retourner en Italie. A la suite d'une demande de retour formée par le père, plusieurs décisions judiciaires furent rendues et la mère rentra finalement en Italie avec l'enfant.

En décembre 2003, la mère emmena de nouveau l'enfant en Suisse. Le 6 janvier, le père saisit le tribunal de Willsau d'une demande de retour. Le 28 janvier 2004 le père forma une demande au pénal à la suite de laquelle la mère fut condamnée à une amende de 300 FS (€191).

Le 21 février il saisit la Cour européenne des droits de l'homme. Le 3 mai le tribunal de Willisau débouta le père de sa demande, au motif que l'exception de l'article 13 était applicable: l'enfant ne voulait pas rentrer en Italie et avait des liens plus forts avec sa mère qu'avec son père. Le 12 juillet 2004, la cour d'appel de Lucerne ordonna à la mère de ramener l'enfant en Italie avant le 31 juillet.

Le 30 juillet, les avocats de la mère annoncèrent qu'elle ne rendrait pas l'enfant ni ne lui permettrait de contacter le père jusqu'à ce que le tribunal fédéral ait statué sur le litige. Le 2 août, le père contacta la préfecture locale en vue de faire exécuter le décision du 12 juillet.

Le 10 août la préfecture demanda à la police d'interroger la mère afin de clarifier les circonstances entourant l'enlèvement. Le 15 août, la mère se rendit au poste de police seule. Elle refusa de divulger le lieu où se trouvait l'enfant et indiqua qu'elle ne pourrait être contactée que par l'intermédiaire de son avocat. La police de la maintint pas en détention.

En septembre un mandat d'arrêt fut délivré à l'encontre de la mère. A partir du 6 septembre des mesures de surveillances furent imposées contre la mère, des membres de sa famille et relations. Le 15 octobre 2004, le Tribunal fédéral suisse rejeta le recours de la mère au motif que le retour de l'enfant ne l'exposerait pas à un risque grave de danger. Toutefois, l'enfant ne rentra pas et fut impossible à localiser.

Le 24 janvier 2006, la mère demanda la révision de la décision de 2004 ainsi que l'aide juridictionnelle. Le 15 février 2006, elle fut déboutée de ses demandes par la cour d'appel de Lucerne [Référence INCADAT: HC/E/CH 793]. La mère forma un recours devant le Tribunal fédéral, dont elle fut également déboutée [Référence INCADAT: HC/E/CH 840]. L'enfant n'a toujours pas été localisé.

Dispositif

La Cour décida à l'unanimité que la Suisse avait méconnu l'article 8 CEDH en omettant de prendre les mesures nécessaire à la mise en oeuvre des objectifs de la Convention de 1980 dans les 8 mois qui avaient suivi l'enlèvement. Le père obtint des dommages-intérêt sur le fondement de l'article 41 CEDH.

Motifs

Objectifs de la Convention - Préambule, art. 1 et 2

La Cour estima que le préambule de la Convention de 1980, lu à la lumière de l'article 7 de cet instrument et à la liste non exhaustive des mesures à prendre par les Etats en vue du retour des enfants, doit être entendu comme posant les buts et objectifs de cette Convention, au sens de l'article 31 alinéa 1 de la Convention de Vienne sur le droit des Traités. La Cour rappela par ailleurs que le caractère adéquat des mesures s'évalue à l'aune de la rapidité avec laquelle elles sont mises en oeuvre, et que toute mesure relative à l'attribution de l'autorité parentale (y compris l'exécution des décisions y relatives) doit être traitée en urgence. Cette obligation résulte du fait que l'écoulement du temps peut avoir des conséquences dramatiques sur la relation entre l'enfant et le parent absent.

Questions procédurales

La Cour se montra très critique quant à la manière dont le juge de première instance avait répondu à la demande initiale de retour. La Cour se demanda s'il était approprié d'ouvrir une procédure nouvelle étant donné la décision du Tribunal fédéral d'avril 2003 concernant le premier enlèvement. Il s'était écoulé 4 mois entre la saisine du juge de première instance et la décision, ce qui méconnaissait l'exigence posée par l'article 11 de la Convention de La Haye. En outre, on pouvait douter du bien-fondé de la décision d'appliquer l'exception de l'article 13. La Cour observa que bien des mesures avaient été prise en vue de localiser l'enfant à partir de septembre 2004; toutefois elle ne cacha pas sa surprise devant les évènements d'août 2004 lorsque la mère se présenta au poste de police et fut autorisée à partir sans avoir révélé où se trouvait l'enfant. La Cour estima que la passivité des autorités suisses entre le moment de l'enlèvement et le 15 août 2004 n'était pas conforme aux buts et objectifs de la Convention de La Haye et avaient conduit à la rupture des liens entre le père et l'enfant. Dès lors, il y avait bien eu violation de l'article 8 CEDH. DOMMAGES-INTERETS Le père obtint la somme de €15000 au titre de dommages-intérêts ainsi que €5000 en réparation de ses frais et dépens.

Commentaire INCADAT

Voy. la première décision du Tribunal fédéral suisse, du 15 octobre 2004: [Référence INCADAT: HC/E/CH 793]. La deuxième décision du Tribunal fédéral, en date du 12 avril 2006, est également sur ce site. Voy: [Référence INCADAT: HC/E/CH 840].

Jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l'Homme (CourEDH)

Hechos

La solicitud se refería a un niño nacido en noviembre de 1999. El niño vivió en Italia con sus padres hasta que ellos se separaron en junio de 2002 y luego fue trasladado a Suiza por su madre. En septiembre de 2002, el padre peticionó ante las autoridades suizas la restitución de su hijo. Luego de una serie de audiencias que culminaron en una sentencia emitida por el Tribunal Federal Supremo en abril de 2003, el niño y la madre regresaran a Italia.

En diciembre de 2003, durante una visita de contacto, la madre volvió a llevar al niño a Suiza. El 6 de enero de 2004, el padre presentó una solicitud de restitución ante el tribunal de primera instancia de Willisau. El 28 de enero, el padre interpuso una demanda penal que derivó en la imposición de una multa de Sfr. 300 (€191) a la madre.

El 21 de febrero, el padre interpuso una demanda ante la Corte Europea de Derechos Humanos. El 3 de mayo, el tribunal de Willisau se negó a ordenar la restitución del niño al resolver que el niño no quería regresar a Italia y que tenía lazos más fuertes con la madre que con el padre. El 12 de julio, un tribunal de apelaciones de Lucerna revocó el fallo del tribunal de Willisau y ordenó que el niño fuera restituido a Italia antes del 31 de julio.

El 30 de julio, el abogado de la madre anunció que ella no entregaría al niño ni permitiría contacto alguno con el padre hasta que el Tribunal Federal Supremo se expidiera sobre una impugnación. El 2 de agosto, el padre recurrió a la prefectura de Willisau a fin de hacer cumplir la decisión del 12 de julio.

El 10 de agosto, la prefectura le ordenó a la policía local que interrogara a la madre y determinara las circunstancias en torno a la sustracción. El 15 de agosto, la madre visitó la estación de policía local por sí sola. Se rehusó a dar a conocer la localización del niño y declaró que podía ser contactada a través de su abogado. La policía no la detuvo.

En septiembre, se emitió una orden de arresto contra la madre. A partir del 6 de septiembre, se tomaron medidas de vigilancia contra la madre, los miembros de la familia matrimonial y personas vinculadas. El 15 de octubre, el Tribunal Federal Supremo rechazó la impugnación de la madre y resolvió que el niño no estaba expuesto a un grave riesgo de daño en caso de ser restituido [Referencia INCADAT: HC/E/CH 793].

El 24 de enero de 2006, la madre solicitó la revisión del fallo del Tribunal Federal Supremo de octubre de 2004 y peticionó asistencia judicial. El 15 de febrero, el tribunal de apelaciones de Lucerna desestimó dicha solicitud. El 12 de abril, se rechazó, asimismo, una impugnación ante el Tribunal Federal Supremo [Referencia INCADAT: HC/E/CH 840]. Aún no se conoce el paradero del menor.

Fallo

En un fallo unánime, el Tribunal resolvió que Suiza había violado el Artículo 8 del CEDH por no adoptar las medidas adecuadas a efectos de poner en vigor la finalidad del Convenio de La Haya de 1980 durante los ocho meses posteriores a la sustracción. El Tribunal también otorgó una compensación al padre de conformidad con el artículo 41 de dicho Convenio.

Fundamentos

Finalidad del Convenio - Preámbulo, arts. 1 y 2

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Cuestiones procesales

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Comentario INCADAT

Fallos del Tribunal Europeo de Derechos Humanos (TEDH)