HC/E/AT 928
AUSTRIA
Oberster Gerichtshof
Superior Appellate Court
SWITZERLAND
AUSTRIA
30 September 2008
Final
Rights of Custody - Art. 3 | Article 15 Decision or Determination
Appeal allowed, return refused
The Supreme Court indicated that the issue arising was whether the father had a right of custody at the time when the mother took the children with her to Austria, and observed that this issue was a matter of Swiss substantive law as the children's habitual residence was in Switzerland.
Having carried out a detailed analysis of the provisions of the Swiss Civil Code on the subject, the Court considered that the difficulty was to know whether, as a result of the administrative decisions removing his custody of the children, the father had lost the right to co-determine the children's place of residence.
According to the mother, the removal of the physical custody of the children (Obhut) implied not only the removal of the residence and care but also the removal of the right to determine the place of residence of the children. The Austrian Supreme Court considered that in light of Swiss case law, this interpretation was correct. According to the case law, the right of custody comprised the right to determine the place of residence of a child.
Indeed, Art. 274 (1) of the Swiss Civil Code prohibited the parents from doing anything that could have a detrimental effect on the child's relationship with the other parent, but this did not mean that the parent having physical custody of the child (Obhutsrecht) did not have the right to change his or her domicile.
The Supreme Court added that if the case law of the Swiss Federal Court (Schweizerisches Bundesgericht) was followed (which should be the case because it was not for the Austrian Supreme Court to criticise or develop Swiss case law), it then had to be considered that the mother had had the right to decide on the place of residence of the children, without the father's consent.
However, the father based himself on an Article 15 declaration from the Swiss authorities. The Supreme Court deemed that even if it were valid to consider such a declaration under Article 15 insofar as it related to the issue of the existence of a right of custody (Sorgerecht), it did not follow from the Hague Convention that the Austrian judge was limited by the legal interpretation of the Ministry of Justice of the requesting State.
More importance should be given to the case law to the contrary deriving from the Supreme Court of the requesting State. The decision as to whether the removal of the children was wrongful was the responsibility of the authorities, including the judicial authorities, of the requested State and should be considered independently.
The father had indeed shown that part of the Swiss doctrine was opposed to the case law of the Federal Court but the Swiss case law was established and was issued from the highest court of the country, and it was not for the Austrian Supreme Court to impose an interpretation contrary to the foreign law, nor even to develop the foreign law. The Court concluded that the removal of the children was therefore not wrongful and dismissed the father's application for return.
Recours accueilli, retour refusé: le déplacement des enfants n'était pas illicite.
La Cour suprême indiqua que la question se posait de savoir si le père disposait d'un droit de garde au moment où la mère avait emmené les enfants avec elle en Autriche et observa que cette question relevait du droit matériel suisse puisque les enfants avaient leur résidence habituelle en Suisse.
Ayant procédé à une analyse détaillée des dispositions du code civil suisse en la matière, la Cour considéra que le problème était de savoir si le père s'était vu, du fait des décisions administratives lui ôtant la garde des enfants, retirer le droit de (co-)déterminer le lieu de résidence des enfants.
Selon la mère le retrait de la garde physique (Obhut) des enfants impliquait non seulement le retrait de la résidence et des soins mais également le retrait du droit de déterminer le lieu de résidence des enfants. La Cour suprême autrichienne estima qu'au vu de la jurisprudence suisse, cette interprétation était juste. Le droit de garde comprenait selon la jurisprudence le droit de déterminer la résidence d'un enfant.
Certes l'article 274(1) du Code civil suisse interdisait aux parents de faire quoi que ce soit qui nuise à la relation de l'enfant avec l'autre parent, mais cela ne signifiait pas que le parent titulaire de la garde physique (Obhutsrecht) n'avait pas le droit de changer de domicile.
La Cour suprême ajouta que si on suivait cette jurisprudence du Tribunal fédéral suisse (Schweizerisches Bundesgericht), ce qui s'imposait puisqu'il n'appartenait pas à la Cour suprême autrichienne de critiquer ou développer la jurisprudence suisse, alors il fallait considérer que la mère avait eu le droit de décider du lieu de résidence des enfants indépendamment du consentement du père.
Déclaration selon l'article 15
Le père se prévalait toutefois d'une déclaration de l'article 15 des autorités suisses. La Cour suprême estima que même s'il importait de considérer une telle déclaration selon article 15 dans la mesure où elle concernait la question de l'existence d'un droit de garde (Sorgerecht), il ne découlait pas de la Convention de La Haye que le juge autrichien était lié par l'appréciation juridique du ministère de la justice du pays requérant.
Il convenait d'accorder davantage de poids à la jurisprudence en sens contraire qui émanait du tribunal suprême de l'État requérant. La décision de savoir si le déplacement des enfants était illicite appartenait aux autorités, y compris judiciaires, de l'État requis et devait s'apprécier de manière autonome.
Certes le père avait montré qu'une partie de la doctrine suisse était opposée au courant jurisprudentiel du tribunal fédéral mais la jurisprudence suisse était constante et émanait de la plus haute juridiction du pays et il n'appartenait pas à la Cour suprême autrichienne de faire prévaloir une interprétation contraire du droit étranger ni même de développer le droit étranger. La Cour conclut que le déplacement des enfants n'était donc pas illicite et rejeta la demande de retour du père.
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