HC/E/FR 1073
France
Instance Suprême
Royaume-Uni
France
8 July 2010
Définitif
Risque grave - art. 13(1)(b) | Opposition de l'enfant au retour - art. 13(2) | Questions procédurales
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The father stated that the elder was exposed to a grave risk of harm or an intolerable situation, having stated his intention to cause himself bodily harm or to assault his mother in the event of return to her. He added that the measures taken in England were inadequate as mere legal measures unsuited to preventing the physical risks observed.
Accordingly, in his view, the appeal judgment had breached Articles 13(2) and 13(1)(b) of the Hague Convention, and 11(2) and 11(4) of the Brussels II a Regulation. The Supreme Court observed that the Court of Appeal had duly exercised its discretion in observing that adequate measures had been taken by the High Court to protect the children and to prevent any physical danger.
The father also complained that the appeal judgment had ordered the children's return whereas the children had expressed their objections to a return in March 2009 and had displayed maturity; accordingly, in his view, the appeal judgment had breached Article 13(2) of the Hague Convention and Article 11(2) of the Brussels II a Regulation.
The Supreme Court ruled that the Court of Appeal had determined in its discretion that in the standing of the conflict of loyalties facing the children and the identical statements they had already made to the police at the time of an earlier retention in 2008, the children's objections alone could not prevent their return to the State of their habitual residence.
The father claimed initially that the Court of Appeal ought not to have ruled the application for the children's return to be admissible as the French court had found that the children were in danger and had taken a protective measure in their best interest that ought to have continued to apply as long as the danger had not been removed.
The Court of Appeal accordingly, in his view, ought not to have applied Article 20 of the Brussels II a Regulation and had also breached the provisions of the French Civil Code, taken together with Articles 3 and 19 of the United Nations Convention on the Rights of the Child of 20 November 1989 and Article 17 of the Hague Convention.
The Supreme Court dismissed that view. It considered that the Court of Appeal had grounds to note that while under Article 20 of the Brussels II a Regulation, a court trying matters relating to children might in emergencies take the temporary or protective measures required in relation to children located in France at the time, the provisional placement ceased to be effective once the High Court in London, which had jurisdiction to rule upon the exercise of parental authority over the children, had taken the appropriate action by making the children wards of court by a judgment dated 9 January 2009.
Author of the summary: Aude Fiorini
Le père indiquait que l'ainé était soumis à un risque grave de danger ou une situation intolérable, ayant fait état de sa volonté de porter atteinte à son intégrité physique ou d'agresser sa mère en cas de retour auprès d'elle. Il ajoutait que les mesures prises en Angleterre étaient inadéquates en tant que simples mesures juridiques incapables de prévenir les risques physiques constatés.
Ainsi l'arrêt avait selon lui violé les articles 13(2) et 13(1)(b) de la Convention de la Haye, et 11(2) et 11(4) du Règlement (CE) No 2201/2003. La Cour de cassation observa que la Cour d'appel avait pu souverainement constater que des mesures adéquates avaient été prises par la High Court pour assurer la protection des enfants et prévenir tout danger physique.
Opposition de l'enfant au retour - art. 13(2)
Le père faisait par ailleurs grief à l'arrêt d'appel d'avoir ordonné le retour alors que les enfants, alors qu'ils avaient manifesté leur opposition au retour en mars 2009 et avaient fait preuve de maturité ; ainsi l'arrêt avait selon lui violé les articles 13(2) de la Convention de La Haye, et 11(2) du Règlement (CE) No 2201/2003.
La Cour de cassation décida que la Cour d'appel avait souverainement estimé qu'en l'état du conflit de loyauté auquel les enfants se trouvaient confrontés et des déclarations identiques qu'ils avaient déjà faites devant les services de gendarmerie lors d'un précédent non retour en 2008, la seule opposition des enfants ne pouvait faire obstacle à leur retour dans l'État de leur résidence habituelle.
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Le père faisait valoir dans un premier temps que la Cour d'appel n'aurait pas dû déclarer recevable la demande de retour des enfants car le juge français avait constaté que les enfants étaient en danger et avait pris une mesure de protection dans leur intérêt supérieur qui aurait dû continuer de s'appliquer tant que le danger n'avait pas disparu.
La Cour d'appel n'aurait donc selon lui pas dû appliquer l'article 20 du Règlement (CE) No 2201/2003 et avait violé également, outre les dispositions du code civil français ensemble les articles 3 et 19 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant et l'article 17 de la Convention de La Haye.
La Cour de cassation rejeta cette analyse : selon elle la Cour d'appel avait retenu à bon droit que si, aux termes de l'art 20 du Règlement, le juge des enfants pouvait en cas d'urgence, prendre les mesures provisoires ou conservatoires nécessaires à l'égard des enfants qui se trouvaient alors en France, la mesure de placement provisoire cessait de produire effet dès lors que la High Court de Londres, compétente pour statuer sur l'exercice de l'autorité parentale des enfants, avait, par jugement du 9 janvier 2009, pris les mesures appropriées en déclarant les enfants pupilles et en les plaçant sous sa tutelle.
Auteur du résumé : Aude Fiorini