HC/E/FR 1071
FRANCE
Cour de cassation, première chambre civile (France)
Superior Appellate Court
UNITED STATES OF AMERICA
FRANCE
9 June 2010
Final
Acquiescence - Art. 13(1)(a)
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The Court of Appeal had considered that the parents were in complete disagreement regarding the location of the family's durable residence, but had nonetheless observed that the parents' visa was due to expire in February 2008 and that the father had been informed of the offer of the mother's employment from October to February and had not objected to it.
He had himself requested relocation to Toulouse of the mother's belongings which she would need in order to resume her teaching activities. While return tickets had been purchased, they did not reflect an intention to return to the USA, whereas the return date was in the middle of the school year (the mother alleged that the fares were cheaper than for ordinary tickets). Finally, the mother's application for membership of the French welfare scheme had been signed jointly by the father.
The father asserted that the Court of Appeal had misinterpreted his pleas by considering in its observations that he had not objected to the offer of the mother's employment in France whereas he had objected and the mother had proceeded regardless. He added that he had denied his handwriting on the application for membership of the welfare scheme, but the Court of Appeal had not sought to determine whether the document was in his hand.
Finally, he added that the Court of Appeal had been inconsistent in ruling both that there was "major disagreement regarding the location of the family's durable residence" and that the father had acquiesced in the child's residence in France. The Supreme Court dismissed the father's appeal. It pointed out that the Court of Appeal had observed that the spouses had set their habitual residence in the USA and that the child's removal required both parents' consent.
It added that the Court of Appeal had noted that it had been proven that the father had been informed of the offer of his wife's employment for a period running until February 2008, and that various possessions required for the mother's resumption of work had been shipped to France, demonstrating the father's consent to that resumed activity, so that the Court of Appeal might properly, without inconsistency, exercise its discretion in deducing that the father had acquiesced, at least until February 2008, in his child's residence in France. The Court of Appeal was not required to ascertain whether the document had been signed in the father's hand when no related plea had been entered.
Author of the summary: Aude Fiorini
The judgment of the Toulouse Court of Appeal, upheld by this decision, is available on this site: [INCADAT Reference: HC/E/FR 960].
There has been general acceptance that where the exception of acquiescence is concerned regard must be paid in the first instance to the subjective intentions of the left behind parent, see:
Australia
Commissioner, Western Australia Police v. Dormann, JP (1997) FLC 92-766 [INCADAT cite: HC/E/AU 213];
Barry Eldon Matthews (Commissioner, Western Australia Police Service) v. Ziba Sabaghian PT 1767 of 2001 [INCADAT cite: HC/E/AU 345];
Austria
5Ob17/08y, Oberster Gerichtshof, (Austrian Supreme Court) 1/4/2008 [INCADAT cite: HC/E/AT 981].
Considering the issue for the first time, Austria's supreme court held that acquiescence in a temporary state of affairs would not suffice for the purposes of Article 13(1) a), rather there had to be acquiescence in a durable change in habitual residence.
Belgium
N° de rôle: 02/7742/A, Tribunal de première instance de Bruxelles 6/3/2003, [INCADAT cite: HC/E/BE 545];
Canada
Ibrahim v. Girgis, 2008 ONCA 23, [INCADAT cite: HC/E/CA 851];
United Kingdom - England & Wales
Re H. and Others (Minors) (Abduction: Acquiescence) [1998] AC 72 [INCADAT cite: HC/E/UKe 46];
In this case the House of Lords affirmed that acquiescence was not to be found in passing remarks or letters written by a parent who has recently suffered the trauma of the removal of his children.
Ireland
K. v. K., 6 May 1998, transcript, Supreme Court of Ireland [INCADAT cite: HC/E/IE 285];
Israel
Dagan v. Dagan 53 P.D (3) 254 [INCADAT cite: HC/E/IL 807];
New Zealand
P. v. P., 13 March 2002, Family Court at Greymouth (New Zealand), [INCADAT cite: HC/E/NZ 533];
United Kingdom - Scotland
M.M. v. A.M.R. or M. 2003 SCLR 71, [INCADAT cite: HC/E/UKs 500];
South Africa
Smith v. Smith 2001 (3) SA 845 [INCADAT cite: HC/E/ZA 499];
Switzerland
5P.367/2005 /ast, Bundesgericht, II. Zivilabteilung (Tribunal Fédéral, 2ème Chambre Civile), [INCADAT cite: HC/E/CH 841].
In keeping with this approach there has also been a reluctance to find acquiescence where the applicant parent has sought initially to secure the voluntary return of the child or a reconciliation with the abducting parent, see:
United Kingdom - England & Wales
Re H. and Others (Minors) (Abduction: Acquiescence) [1998] AC 72 [INCADAT cite: HC/E/UKe 46];
P. v. P. (Abduction: Acquiescence) [1998] 2 FLR 835, [INCADAT cite: HC/E/UKe 179];
Ireland
R.K. v. J.K. (Child Abduction: Acquiescence) [2000] 2 IR 416, [INCADAT cite: HC/E/IE 285];
United States of America
Wanninger v. Wanninger, 850 F. Supp. 78 (D. Mass. 1994), [INCADAT cite: HC/E/USf 84];
In the Australian case Townsend & Director-General, Department of Families, Youth and Community (1999) 24 Fam LR 495, [INCADAT cite: HC/E/AU 290] negotiation over the course of 12 months was taken to amount to acquiescence but, notably, in the court's exercise of its discretion it decided to make a return order.
La cour d'appel avait considéré que les parents étaient en complet désaccord sur le lieu de résidence durable de la famille mais avait néanmoins constaté que le visa des parents expirait en février 2008 et que le père avait été informé de la proposition de travail de la mère d'octobre à février et ne s'y était pas opposé. Il avait lui-même sollicité le rapatriement à Toulouse des matériels nécessaires à la reprise de l'activité d'enseignante de son épouse.
Si des billets aller-retour avaient été achetés, ils ne traduisaient pas l'intention de retourner aux États-Unis alors que la date de retour était en pleine année scolaire (la mère prétendait que ces billets étaient moins chers que des billets simples). La demande d'affiliation au régime de sécurité sociale français de la mère, enfin, avait été co-signée par le père.
Le père faisait valoir que la cour d'appel avait dénaturé ses conclusions en considérant qu'il ne s'était pas opposé à la proposition de travail de la mère en France alors qu'il s'y était opposé mais que la mère l'avait placé devant le fait accompli. Il ajoutait qu'il avait dénié son écriture sur la demande de rattachement à la sécurité sociale mais que la cour d'appel n'avait pas recherché si le document était de sa main.
Il indiquait enfin que la cour d'appel s'était contredite en jugeant d'une part qu'un 'désaccord important existait entre les époux sur le lieu de résidence durable de la famille' et d'autre part que le père avait acquiescé au séjour de l'enfant en France. La cour de cassation rejeta le recours du père. Elle rappela que la cour d'appel avait constaté que les époux avaient fixé leur résidence habituelle aux États-Unis et que le déplacement de l'enfant exigeait le consentement des deux parents.
Elle ajouta que la cour d'appel avait relevé que la preuve était rapportée de ce que le père avait été informé de la proposition de travail de son épouse pour une période allant jusqu'à février 2008, que diverses affaires nécessaires à la reprise d'activité de la mère avaient été acheminées en France, ce qui démontrait l'accord du père à cette reprise d'activité de sorte que la cour pouvait déduire souverainement sans dénaturation ni contradiction que le père avait acquiescé, au moins jusqu'à février 2008 au séjour de son enfant en France. La cour d'appel n'était pas tenue de rechercher si le document avait été signé de la main du père alors que cette recherche ne lui était pas demandée.
Auteur du résumé : Aude Fiorini
L'arrêt de la Cour d'appel de Toulouse, confirmé par la présente décision, est disponible sur ce site: [Référence INCADAT : HC/E/FR 960].
On constate que la plupart des tribunaux considèrent que l'acquiescement se caractérise en premier lieu à partir de l'intention subjective du parent victime :
Australie
Commissioner, Western Australia Police v. Dormann, JP (1997) FLC 92-766 [Référence INCADAT : HC/E/AU @213@];
Barry Eldon Matthews (Commissioner, Western Australia Police Service) v. Ziba Sabaghian PT 1767 of 2001 [Référence INCADAT : HC/E/AU @345@];
Autriche
5Ob17/08y, Oberster Gerichtshof, (Austrian Supreme Court) 1/4/2008 [Référence INCADAT : HC/E/AT @981@].
Dans cette affaire la Cour suprême autrichienne, qui prenait position pour la première fois sur l'interprétation de la notion d'acquiescement, souligna que l'acquiescement à état de fait provisoire ne suffisait pas à faire jouer l'exception et que seul l'acquiescement à un changement durable de la résidence habituelle donnait lieu à une exception au retour au sens de l'article 13(1) a).
Belgique
N° de rôle: 02/7742/A, Tribunal de première instance de Bruxelles 6/3/2003, [Référence INCADAT : HC/E/BE @545@];
Canada
Ibrahim v. Girgis, 2008 ONCA 23, [Référence INCADAT : HC/E/CA 851];
Royaume-Uni - Angleterre et Pays de Galles
Re H. and Others (Minors) (Abduction: Acquiescence) [1998] AC 72 [Référence INCADAT : HC/E/UKe @46@];
En l'espèce la Chambre des Lords britannique décida que l'acquiescement ne pouvait se déduire de remarques passagères et de lettres écrites par un parent qui avait récemment subi le traumatisme de voir ses enfants lui être enlevés par l'autre parent.
Irlande
K. v. K., 6 May 1998, transcript, Supreme Court of Ireland [Référence INCADAT : HC/E/IE @285@];
Israël
Dagan v. Dagan 53 P.D (3) 254 [Référence INCADAT : HC/E/IL @807@] ;
Nouvelle-Zélande
P. v. P., 13 March 2002, Family Court at Greymouth (New Zealand), [Référence INCADAT : HC/E/NZ @533@] ;
Royaume-Uni - Écosse
M.M. v. A.M.R. or M. 2003 SCLR 71, [Référence INCADAT : HC/E/UKs @500@];
Afrique du Sud
Smith v. Smith 2001 (3) SA 845 [Référence INCADAT : HC/E/ZA @499@];
Suisse
5P.367/2005 /ast, Bundesgericht, II. Zivilabteilung (Tribunal Fédéral, 2ème Chambre Civile), [Référence INCADAT : HC/E/CH @841@].
De la même manière, on remarque une réticence des juges à constater un acquiescement lorsque le parent avait essayé d'abord de parvenir à un retour volontaire de l'enfant ou à une réconciliation. Voir :
Royaume-Uni - Angleterre et Pays de Galles
Re H. and Others (Minors) (Abduction: Acquiescence) [1998] AC 72 [Référence INCADAT : HC/E/UKe @46@];
P. v. P. (Abduction: Acquiescence) [1998] 2 FLR 835, [Référence INCADAT : HC/E/UKe @179@ ];
Irlande
R.K. v. J.K. (Child Abduction: Acquiescence) [2000] 2 IR 416, [Référence INCADAT : HC/E/IE @285@];
États-Unis d'Amérique
Wanninger v. Wanninger, 850 F. Supp. 78 (D. Mass. 1994), [Référence INCADAT : HC/E/USf @84@];
Dans l'affaire australienne Townsend & Director-General, Department of Families, Youth and Community (1999) 24 Fam LR 495, [Référence INCADAT : HC/E/AU @290@] des négociations d'une durée de 12 mois avaient été considérées comme établissant un acquiescement, mais la cour décida, dans le cadre de son pouvoir souverain d'appréciation, de ne pas ordonner le retour.